La hausse des taux de la BCE s’éloigne de plus en plus
lundi 18 févr. 2019, source : Les Echos
« La progression de l’inflation va
s’amenuiser, et le ralentissement de
l’économie en zone euro est clairement
plus f o r t e t plus large
qu’attendu. Nous allons devoir nous
adapter à cette situation. » Devant
les participants d’un événement
organisé par Council on Foreign
Relations, un think tank économique
et politique new-yorkais,
Benoît Coeuré a joué cartes sur
table. Le membre du directoire de la
Banque centrale européenne a confirmé
en partie ce que les marchés
pressentent depuis plusieurs
semaines. La situation nécessite un
ralentissement de la normalisation
annoncée de la politique monétaire
de la BCE. D’ores et déjà, l’hypothèse d’un
premier tour de vis monétaire en
2019 ne convainc plus grand
monde, y compris à Francfort. Les prévisions portent plutôt sur
l ’automne, voire sur décembre
2020.
Un signal très attendu
Au risque, avec un loyer de l’argent
déjà au plus bas, de ne plus avoir de
marge de manoeuvre lors de la prochaine
crise ? Un argument balayé
de façon lapidaire par Benoît
Coeuré : « Je n’ai jamais été fan de
l’idée de monter les taux pour mieux
pouvoir les baisser ensuite », a-t-il
déclaré à New York. Le banquier
central a également confirmé que la
BCE réfléchissait à une nouvelle
vague de TLTRO. Un acronyme qui
désigne des prêts ciblés de long
terme accordés aux banques, à un
coût très avantageux.
Ce signal d’une nouvelle intervention
accommodante de la BCE
était très attendu. Le sujet agite de
plus en plus des investisseurs,
inquiets de la situation des banques
italiennes.
Soutien conditionnel
aux banques
Ces dernières vont devoir faire face
à de nombreuses échéances de
remboursement au cours des
douze à dix-huit prochains mois. Et
notamment à une partie correspondant
aux 720 milliards d’euros
de la précédente vague de TLTRO.
Dès juin prochain, ces montants ne pourront plus entrer dans le calcul
de certains ratios de liquidité, car
leur durée de vie sera inférieure à
un an. « Nous voulons nous assurer
que cette décision servirait bien des
intérêts de politique monétaire », a
tempéré Benoît Coeuré.
En d’autres termes, ce n’est pas à
la BCE d’aider les banques à satisfaire
leurs obligations réglementaires.
En revanche, si une plus grande
fragilité des établissements bancaires,
et notamment les plus petits
d’entre eux, pouvait les amener à
réduire leur financement de l’économie,
cette situation limiterait
peut-être la transmission de la politique
monétaire. Amenant cette
fois la BCE à intervenir
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