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Conflit commercial : les investisseurs se préparent au pire
 
mardi 14 mai 2019, source : Les Echos
-Wall Street a chuté de plus de 2 %, après l’annonce par la Chine de taxes supplémentaires sur 5.000 produits américains. -Au moment de la clôture européenne, l’indice Dow Jones et le S&P 500 perdaient 2,33 %. Le Nasdaq cédait 3,21 % Le ton a changé sur les marchés. La semaine dernière, les courtiers relativisaient en choeur les déclarations autour de la guerre commerciale sino-américaine. La menace de relèvement des droits de douane ? Une technique de négociation. La perspective de représailles chinoises et Donald Trump se réjouissant de recevoir des milliards de dollars par an grâce aux taxes à l’importation ? De simples « bruits ». Mais vendredi, le processus permettant le relèvement des droits de douane de 10 à 25 % sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises a bel et bien été lancé. Et depuis, l’escalade se poursuit. Washington a notamment réitéré sa menace de relever les tarifs douaniers sur l’ensemble des importations chinoises. Lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères a de son côté assuré que Pékin ne céderait jamais aux pressions extérieures. Et, réponse du berger à la bergère, peu avant l’ouverture de Wall Street, le ministère des Finances chinois a annoncé l’entrée en vigueur de droits de douane de 5 à 25 % sur 60 milliards de dollars de produits américains à compter du 1er juin. La nervosité monte d’un cran à Wall Street L’effet a été immédiat. Wall Street a ouvert en baisse. Au moment de la clôture des places européennes, le Dow Jones et l e Standard & Poor’s 500 perdaient tous les deux 2 , 3 3 % , r e s p e c t i vement à 25.338,82 points et 2.814,34 points. Le Nasdaq Composite cédait, lui, 3,21 %, à 7.662,44 points. La nervosité est montée d’un cran : sa jauge, le VIX, parfois désigné comme « l’indice de la peur », a passé la barre des 20 points. La perspective d’une période prolongée de tension entre les deux premières économies du monde affecte en priorité les valeurs les plus exposées au marché chinois. Boeing et Caterpillar lâchaient respectivement 4 % et 5 % à la clôture européenne. Les marchés recommencent même à croire à une baisse des taux de la Réserve fédérale d’ici à la fin de l’année. Alors certes, les observateurs misent encore sur la signature d’un accord entre les Etats-Unis et la Chine, « simplement parce qu’il n’est de l’intérêt d’aucune des deux parties de continuer une guerre commerciale », comme l’indique Stéphane Déo chez LBPAM. Mais la probabilité attribuée à une issue positive au conflit commercial a été considérablement revue à la baisse. De plus,l’horizon d’un tel accord s’éloigne. « Les dernières informations suggèrent que cela pourrait prendre plus de temps que prévu et qu’un accord ne sera pas conclu avant fin juin », commente John Woods, le directeur des investissements Asie-Pacifique pour Credit Suisse. Les investisseurs et les analystes envisagent désormais le pire et font tourner les tableurs pour évaluer les conséquences d’une escalade. Le problème ? Les marchés ne s’y sont, jusque-là, pas préparés. « Le scénario d’escalade n’était pas attendu et donc n’est pas du tout dans les prix », souligne Stéphane Déo. D’un point de vue économique, le relèvement des taxes douanières à 25 % sur 300 milliards de dollars supplémentaires d’importations chinoises – c’est-à-dire sur l’ensemble des importations – « aurait un impact non seulement sur l’économie chinoise mais également sur la croissance américaine », indique Bernard Aybran chez Invesco. Du côté de la Chine, la croissance pourrait être diminuée de 0,3 point de pourcentage en 2019 et de 0,5 % en 2020, selon les estimations de JP Morgan. De quoi ralentir l’ensemble des économies de la zone Asie-Pacifique. La croissance américaine, elle, « pourrait être amputée de 0,4 à 0,5 point de pourcentage, ce qui aurait de vraies conséquences en termes d’emploi », poursuit Bernard Aybran. Les augmentations de tarifs pourraient passer rapidement dans les prix de vente finaux. « A peu près 90 % des taxes douanières levées le sont sur des produits intermédiaires qui servent donc dans la production de biens finaux aux Etats-Unis. C’est essentiellement un renchérissement des coûts de production pour les entreprises », explique Stéphane Déo. Du côté de l’inflation américaine, l’impact attendu est de 0,1 à 0,2 %. De quoi faire basculer la première économie mondiale du meilleur des mondes, caractérisé par une forte croissance et une faible inflation, à une situation honnie, celle où un affaiblissement de l’économie américaine se combinerait à une accélération de la hausse des prix.


 
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