S’y retrouver dans la jungle des fonds d’obligations vertes
lundi 06 janv. 2020, source : Journal LE MONDE
Preuve de l’engouement
des investisseurs pour la
finance durable, les encours
mondiaux des obligations
vertes, aussi appelées « green
bonds », s’élèvent aujourd’hui à
plusieurs centaines de milliards
de dollars. Les mille milliards de
dollars (891,50 milliards d’euros)
devraient même être atteints à la
fin du premier semestre 2021, si
on prend en compte les obligations
vertes, sociales et durables,
selon les estimations de la banque
britannique HSBC, rapportées
par Bloomberg.com.
Gare au « greenwashing »
Ces « obligations environnementales
» sont des emprunts émis
sur les marchés financiers par des
entreprises ou des entités publiques
afin de financer des projets
contribuant à la transition écologique
– par exemple dans les domaines
des énergies renouvelables,
de l’efficacité énergétique,
des transports propres, de la gestion
durable des déchets ou de
l’adaptation aux changements
climatiques. La différence par
rapport à une obligation traditionnelle
repose notamment sur
les engagements pris par l’émetteur
concernant l’usage précis des
fonds récoltés, qui doivent donc
servir pour des programmes
ayant un impact favorable sur
l’environnement.
De quoi donner davantage de
sens à son épargne. En l’absence
de définition officielle du caractère
« vert » d’un projet, gare toutefois au greenwashing (« écoblanchiment
»). « Le marché étant
encore essentiellement composé
d’obligations labellisées “green??
par l’émetteur lui-même, il est nécessaire
de bien définir les critères
que l’on souhaite voir remplis et
d’analyser les titres au cas par cas
en fonction de ces critères », martèle
Julien Bras, cogérant du fonds
Allianz Green Bond, chez Allianz
Global Investors.
C’est la raison pour laquelle
Bram Bos, gérant chez NN Investment
Partners conseille d’investir
dans les obligations vertes par
l’intermédiaire d’un organisme
de placements collectif en valeurs
mobilières (OPCVM) spécialisé.
Le gérant est effectivement à
même de sélectionner les émissions
relevant d’une stratégie
crédible et ambitieuse de l’émetteur
en matière d’impact environnemental.
Pour l’investisseur, il s’agit non
seulement de s’assurer que les
capitaux recueillis contribueront
de manière significative à
la transition écologique, mais
aussi d’avoir accès à un portefeuille
suffisamment diversifié,
autant sur le plan géographique
que sur le plan sectoriel. Or, ce
n’est pas toujours le cas pour les
indices de référence de ce marché
: « Les émetteurs français
d’obligations vertes pèsent pour
près de 31 % dans l’indice MSCI
Euro Green Bond », souligne, à titre
d’exemple, Bram Bos. Autre
précaution à prendre avant d’investir
: ne pas omettre de tenir
compte de la notation financière
des émetteurs de green bonds,
donc du niveau de risque. Même
si le segment vert de l’univers
obligataire ne fait pas exception
à la règle : les meilleurs rendements
sont à chercher du côté
des titres considérés comme
les plus risqués.
Faire le tri
Toutefois, il faut aussi garder à
l’esprit que dans l’environnement
actuel de taux d’intérêt bas, voire
négatifs, la rémunération de ces
green bonds est au diapason. Il n’y
a pas « de différence significative
et systématique en matière de rémunération
entre une obligation
verte et une obligation standard »,
indique Julien Bras.
Cela n’empêche pas les sociétés
de gestion d’essayer de surfer
sur cette vague des obligations
vertes en multipliant les lancements
de fonds d’investissement
sur ces nouveaux produits
financiers. Pour éviter toute
mauvaise surprise en termes de
rendement, faire un tri parmi
l’offre s’impose. Les fonds spécialisés
dans ce domaine ayant
été lancés pour la plupart très
récemment, il est difficile de se
baser sur l’historique de leurs
performances. Mieux vaut par
conséquent privilégier les équipes
de gestion qui ont su prouver
leur capacité à générer du
rendement au sein de l’univers
obligataire classique sur une
longue période, à travers plusieurs
cycles de marché.
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