La BCE adoptera de nouvelles mesures en décembre prochain
mercredi 04 nov. 2020, source : Investir, le Journal des Finances
Politique monétaire Le tassement de l’activité, avant même les récentes mesures de confinement,
nécessite un assouplissement monétaire supplémentaire. Les programmes d’achats d’actifs seraient renforcés.
D
epuis l’inoubliable
« whatever it takes »
[quel qu’en soit le coût]
de l’ancien président de
la Banque centrale européenne
(BCE), Mario Draghi, la veille des
jeux Olympiques de Londres, en
2012, les investisseurs savent que
l’institution répond toujours présent lors des crises. Cette semaine,
alors que la deuxième vague de la
pandémie de Covid-19 est une réalité indiscutable, le Conseil des
gouverneurs s’est réuni pour sa
réunion d’octobre. Il n’a pas
annoncé d’inflexion immédiate de
sa politique monétaire, mais rendez-vous est donné au 10 décembre, date de sa prochaine réunion
durant laquelle des décisions fortes seront prises.
D’ici là, la BCE poursuivra donc
ses achats mensuels d’actifs dans le
cadre du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme), qui
est prévu jusqu’en juin prochain et
pour une enveloppe de 1.300 milliards d’euros. De même, seront
poursuivis les achats dans le cadre
du traditionnel QE (programme
APP – Asset Purchase Programme) de 20 milliards d’euros
mensuels plus l’enveloppe supplémentaire de 120 milliards décidée
au printemps lors de la première
vague.
Les investisseurs ont apprécié ce
rendez-vous mi-décembre. Frederik Ducrozet, stratégiste de Pictet
Wealth Management, estime que
la conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, a été la
meilleure depuis sa nomination
alors que l’exercice était délicat .
DES ACTES
Toujours dans le registre de la
communication, le fait que l’institution renvoie, dès le communiqué de presse, sur des annonces
lors du conseil de décembre est
une bonne chose, estime l’expert.
« D’habitude, ce type de message est
à décrypter lors de la conférence de
presse. » Il semble aussi que le
Conseil a été unanime sur la
nécessité d’agir. A cette date, certains éléments seront clarifiés,
notamment le type de Brexit,
l’élection présidentielle américaine et les effets des nouvelles
mesures sanitaires sur la conjoncture européenne. La BCE pourra
ajuster ses prévisions, qui sont
déjà assurées d’être réduites.
Sur le fond, « je crois à un nouveau
package et pas uniquement à une
augmentation du PEPP », juge
Frederik Ducrozet. « Tous les instruments seront utilisés sauf la
baisse des taux d’intérêt », poursuit-il. Parmi eux, les TLTRO,
pour éviter un durcissement des
conditions de crédits bancaires
aux entreprises et aux ménages
(voir le graphique ci-dessus), le
PEPP (500 milliards de plus d’ici
la fin 2021), bien sûr, mais aussi
l’APP. « Son enveloppe mensuelle
pourrait être augmentée de 20 à
40 milliards alors qu’elle devait
s’achever en décembre . » Des éléments plus techniques pourraient aussi être décidés, tel le
transfert d’éléments du PEPP
vers l’APP, par exemple les titres
de dettes grecques. De même, la
BCE pourrait décider d’acheter
de la dette d’entreprise notée «
obligations pourries ». Cela fut
envisagé en juin, mais pas suivi de
décision. - P. W.
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