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Les cours du blé s’emballent sur fond de risque de pénurie
 
mercredi 18 août 2021, source : Les Echos
Sécheresse en Amérique du Nord, pluies en Europe, mauvaises récoltes autour de la Mer Noire… Les prix du blé grimpent partout.En France, les producteurs de pâtes craignent une pénurie de blé dur.Mi-août, les moissons sont d’ordinaire bouclées ou du moins sur le point de l’être. Mais en 2021, « la météo joue les prolongations », mettent en garde FranceAgrimer, Arvalis et Terres Inovia. Depuis fin juin, notamment au nord de la Loire, les pluies empêchent les moissonneuses- batteuses d’entrer dans les champs, au point que dans le tiers nord de l’Hexagone, les moissons sont nettement en retard. L’humidité est telle que sur certaines parcelles, les épis se mettent à germer avant même d’être fauchés. Ce phénomène, heureusement rare, n’affecte qu’à la marge la quantité des grains récoltés. Les moissons s’annoncent plutôt correctes avec 36,7 millions de tonnes, en hausse de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, anticipe FranceAgrimer. Il faut rappeler que le cru 2020 a été catastrophique avec seulement 29,22 millions de tonnes. Côté qualité, c’est une tout autre histoire. « Depuis fin juin, les pluies régulières et généralisées sur l’ensemble du territoire […] sont préjudiciables à certains critères de qualité », écrit FranceAgrimer. L’agence évoque le poids irrégulier des grains, en retrait par rapport au potentiel des différentes variétés de blé. Or le poids du grain détermine la masse volumique d’un lot, un critère crucial pour les contrats commerciaux. La moindre qualité d’une partie de la récolte a entraîné un rétrécissement de l’offre sur certains blés, notamment à l’exportation. D’où une remontée des cours. Sur le marché à terme de Paris, la tonne de blé tendre a gagné jusqu’à 30 % depuis le début de l’année (254 euros). Du jamais vu depuis 2013. La tendance est similaire sur l’ensemble des marchés mondiaux : à Chicago, le boisseau (environ 25 kg) s’échange contre 7,50 dollars, presque au plus haut depuis huit ans. Au niveau mondial, les piètres perspectives de récoltes en Russie sont le principal facteur de tension sur les marchés. Selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture, la Russie ne devrait récolter que 72,5 millions de tonnes, alors que le ministère tablait sur 85 millions en juillet. Une révision à la baisse spectaculaire ! Jusque-là, les prévisions les plus pessimistes – celles du russe Sovecon – tablaient sur 76,4 millions de tonnes. La situation du blé dur, utilisé pour l’essentiel dans la fabrication de produits agroalimentaires, est particulièrement alarmante. Au point que les fabricants français de pâtes alimentaires redoutent une pénurie. « Le dérèglement climatique met en danger le marché des pâtes alimentaires », ont ainsi prévenu le Syndicats des industriels fabricants de pâtes alimentaires (Sifpaf) et le Comité français de la semoulerie industrielle (CFSI) dans un communiqué conjoint diffusé lundi soir. Pour un « plan d’urgence » « Des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada », premier exportateur de blé dur, ont considérablement affecté la production. Le « dôme de chaleur » outre-Atlantique « devrait conduire à une récolte […] de moins de 4,2 millions de tonnes, soit 32 % de moins que la moyenne des cinq dernières années et près de 30 % de moins que les prévisions du 20 juillet », selon les statistiques officielles rapportées dans le communiqué. « Avec un stock historiquement bas, il ne sera pas possible d’alimenter le marché mondial avec des blés durs stockés », s’inquiètent les industriels pastiers et semouliers. Dans ce contexte, la filière appelle les pouvoirs publics à mettre en place un « plan d’urgence » pour sécuriser leur approvisionnement. n


 
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