Le PIB américain a reculé de 1,4 % au premier trimestre (taux annualisé), après un bond de 6,9 % au cours des derniers mois de 2021. Les économistes tablaient sur une croissance proche de 1 %. Le commerce extérieur souffre, avec des exportations en recul (– 5,9 %) et des importations qui flambent (+ 17,7 %). Les dépenses publiques ont également fléchi (– 2,7 %). A l’inverse, c’est rassurant, la demande privée a résisté, La consommation privée a crû de 2,7 %, et les investissements de 2,3 % (toujours en rythme annualisé). A noter que, mesurée en valeur, la croissance reste en territoire positif, du fait de la flambée des prix. STAGFLATION Dans la zone euro, le sujet inquiète également. Certes, la croissance est restée de mise. Le PIB a, en effet, crû de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, mais c’est une moyenne. Il a stagné dans l’Hexagone, il a fléchi de 0,2 % en Italie et, s’il a progressé de 0,2 % en Allemagne, il y avait reculé de 0,3 % le trimestre précédent. En outre, contrairement aux Etats-Unis, la demande intérieure est à la peine, comme le montrent les statistiques détaillées pour la France. L’inflation, qui ne cesse d’accélérer depuis plus d’un an (+ 5,4 % en avril 2022 en glissement annuel), a fait flancher la consommation des Français de 1,3 %. La perte de confiance des ménages les incite à réduire leurs investissements résidentiels (– 1,1 %). Enfin, un mouvement de restockage des entreprises a gonflé de 0,4 point de pourcentage l’évolution du PIB au premier trimestre. Sans lui, l’économie française se serait contractée au même rythme. Une augmentation des stocks n’est jamais un bon signal pour l’avenir. La stagflation n’est pas loin. D’ailleurs, l’Allemagne, prudente, vient de réduire ses prévisions de croissance pour 2022 à+ 2,2 %, contre + 3,6 % prévu en janvier dernier. A l’inverse, elle a doublé ses perspectives d’inflation à 6,1 %.